Kim Dotcom a livré les détails de Mega, le futur remplaçant de MegaUpload, son nouveau service de cloud. Un réseau qui pourrait bien devenir le pire cauchemar de tous les ayants droit.
Kim Dotcom a présenté Mega, son nouveau service de cloud.
REUTERS/Simon Watts
En attendant l'arrivée du site Megabox, Kim Dotcom, fondateur du défunt Megaupload, a présenté un nouveau service de cloud, baptisé Mega. Il permettra à ses utilisateurs de stocker, télécharger et partager des fichiers de tout type. Et les ayants droit risquent de ne pas dormir sur leurs deux oreilles. Toutes les précautions semblent en effet avoir été prises pour leur compliquer la tâche et éviter les ennuis avec la justice.
Des données chiffrées
Pour protéger la vie privée des utilisateurs et accessoirement pour assurer ses arrières, Dotcom a décidé de miser sur le chiffrement des données partagées. "Selon la Charte des Droits de l'Homme de l'ONU, la vie privée est un des droits fondamentaux. (...) Vous avez le droit de protéger vos informations privées et vos communications des regards extérieurs", se justifie-t-il dans une interview accordée à Wired.
Une clé sera donc nécessaire pour les décrypter. Ni Mega, ni les hébergeurs ni les autorités n'en auront connaissance. "Si les serveurs sont perdus, si un gouvernement débarque dans un data center et les viole, si quelqu'un hacke le serveur ou le vole, cela ne lui donnera rien. (...) Tout ce qui est uploadé sur le site deviendra fermé et privé sans la clé".
Dotcom va "collaborer" avec les ayants droit
Et puisque toutes les précautions sont bonnes à prendre, les données seront stockées en doublon dans deux pays différents. De quoi se prémunir contre une éventuelle "catastrophe naturelle" ou, pourquoi pas, "un pays qui pète les plombs" et décide de fermer tous les serveurs, explique Kim Dotcom. Une mesure qui serait là encore bien difficile à mettre en oeuvre, puisque Dotcom laissera la possibilité à tous les hébergeurs de se connecter à son réseau, "de l'entreprise avec 2000 dollars de fonds dans un garage ou le plus gros hébergeur en ligne". "Nous pouvons travailler avec n'importe qui, parce que les hébergeurs eux-mêmes ne peuvent pas voir ce qu'il y a sur leurs serveurs", explique-t-il.
Kim Dotcom souhaite cependant collaborer avec les ayants droit. Il accédera donc à toute demande de suppression d'un contenu illicite, si tant est que l'ayant droit trouve un lien posté publiquement, avec sa clé de chiffrement et qu'il vérifie que le contenu viole effectivement ses droits. Et si certains venaient à demander l'accès au réseau pour supprimer des données, ils le pourront. A la seule condition de signer une clause d'irresponsabilité du service Mega... Ultime difficulté, un fichier uploadé 100 fois et chiffré 100 fois demandera 100 procédures distinctes, précise Wired. Dotcom a effectivement décidé de ne pas intégrer la fonction de duplication des données dans son réseau.
Bien évidemment, Kim Dotcom assure que Mega n'est pas "un doigt d'honneur géant à Hollywood et au Département de la Justice américain". Il fallait le préciser.