Il n’a pas mâché ses mots, Thierry Talbot, le «patron» des distributeurs indépendants d’Autodistribution qui représentent 40% du 1,340 milliard d’euros réalisé par le groupement. En marge de la conférence de presse annuelle d’Autodistribution qui se déroulait vendredi dernier (nous y reviendrons), il a pris la parole pour réagir contre Oscaro. Après avoir dénoncé la campagne publicitaire radio qui favorise selon lui le travail au noir par des petites saynètes où un acheteur de pièce est rassuré en sachant qu’un «oncle» ou «un ami» viendra l’aider à la poser, il a surtout attaqué sur le terrain de la rentabilité du site leader de la vente de pièces en ligne.
«J’ai eu le bilan d’Oscaro.com entre les mains», a-t-il expliqué. «J’ai d’abord constaté que l’entreprise est rentable. Mais en regardant les quelques lignes précédentes, j’ai aussi découvert avec surprise qu’une entreprise qui affiche un résultat d’exploitation négatif… peut quand même gagner de l’argent ! J’ai donc essayé de comprendre. Et à ma grande surprise là encore -et j’affirme ce que je vous dis- j’ai constaté qu’Oscaro est bénéficiaire grâce aux impôts de nous tous : l’entreprise bénéficie en effet d’un "crédit d’impôt recherche" versé pour un montant d’environ 350 000 euros en 2010 et d’environ 450 000 euros en 2011». Des montants sans lesquels, selon nos sources, le site aurait plongé dans le rouge au moins en 2011...
«Cela n’a pas de sens»
Que ce crédit impôt recherche ait été probablement obtenu sur la foi d'un dossier légitime n'est pas la question pour Thierry Talbot qui poursuit sur le terrain concurrentiel, un terrain évidemment sensible pour les distributeurs traditionnels. «Je ne comprends pas comment une entreprise commerciale, sur un secteur aussi hautement concurrentiel que le nôtre, peut bénéficier de ce genre d’avantage. Quand je vois de telles choses, j’estime qu’il s’agit d’un abus caractérisé [...] qui permet ainsi des remises monstrueuses que personne ne peut combattre en l’état. Cela n’a pas de sens», explose-t-il avant de conclure : «Je suis très remonté car tous les matins, j’entends qu’Oscaro se revendique comme le spécialiste de la pièce auto. Ce n’est pas ce que je pense. J’ai écrit à la Feda pour souligner cet état de fait. Je ne sais pas quelle suite on donnera à cette affaire».
Quant à nous, nous n’avons pas cette fois cherché à obtenir une réaction de la part d'Oscaro : la dernière fois, son patron nous invitait à «nous calmer», nous expliquant ne pas avoir à nous répondre parce que «nous ne sommes pas légitimes» (voir "Bosch a perdu... mais Oscaro n'a pas gagné!"). Nous attendrons donc patiemment de connaître la réponse qu'il fera peut-être à Thierry Talbot ou à la Feda si cette dernière donne une quelconque suite au courrier de son adhérent distributeur…